Cao Wenxuan est professeur de littérature à l’Université de Pékin, il a publié plus de cinquante nouvelles et romans dont certains sont devenus des classiques des programmes scolaires. Il édite des revues, des anthologies et participe à la conception des programmes et des livres pour les écoles.
Il est aussi connu pour ses textes sur la littérature et il est membre du jury du prix Lu Xun. Ses textes théoriques, d’après un commentateur de Rue 89, qui recommandait la lecture de cet écrivain, seraient de très bonne qualité.
Cette appréciation, tout comme le nom de la traductrice, Brigitte Guilbaud, dont j’ai aimé les traductions de Yan Lianke, m’ont incité à lire « Bronze et Tournesol ».
Tournesol est une orpheline de sept ans, son père est un intellectuel rééduqué à la campagne dans une « Ecole des cadres du 7 mai ». Le village de Damaidi est au bord d’une rivière, au milieu des barques et des roseaux. Son père, sculpteur, connu pour ses statues de tournesols en bronze, se noie. La petite fille est adoptée par la famille la plus pauvre du village ; le fils, Bronze, muet, n’avait pour ami qu’un buffle, il a maintenant Tournesol.
On évoque la vie du village, les inondations, les sauterelles et la famine ; les efforts de la famille pour survivre, pour gagner un peu d’argent pour faire soigner la grand mère. Cao Wenxuan est né dans le Jiangsu ; l’eau, la pluie, les rivières jouent un rôle important. On pense aussi à Shen Congwen, même si celui-ci est plus tragique mais aussi plus concis.
On s’inquiète un peu pour l’héroïne, mais on sait que tout se terminera bien et que même les personnages « négatifs » ne sont pas au fond vraiment méchants.
« The Straw House » est son livre le plus connu, pour lequel il a obtenu l’un de ses deux prix Song Qinling pour la littérature pour enfants. Une histoire moins idyllique pour des collégiens un peu plus âgés.
Sang Sang a quatorze ans, il est le fils du directeur de l’école d’un petit village Youmadi. Son ami Bald Crane est chauve et cette caractéristique nourrit nombre d’aventures avec la rivalité des écoles du voisinage et des représentations théâtrales. La belle de la pièce, Bai Que (hirondelle blanche), est courtisée par un professeur joueur de flûte ; un idylle sans avenir malgré les efforts de Sang Sang qui joue les intermédiaires…
Le livre est plus ramassé, moins prévisible avec nombre de rebondissements…
Je n’ai aucune qualité pour évaluer si cette littérature est adaptée à un public de collégiens mais on la lit avec agrément alors que les mangas, les robots ou les sorciers me tombent des mains…
« Bronze et Tournesol », traduit par Brigitte Guilbaud. Philippe Picquier 2010 ; 280 pages ; 18,50 euros.
« The Straw House », translated by Sylvia Yu, Julian Chen and Christopher Malone. Long River Press 2005. 280 pages; 15USD.
Je n’ai lu que quelques ouvrages de Cao Wenxuan, j’avais particulièrement aimé « Village sous la pluie » ( Le titre est intraduisible et d’ailleurs, Cao l’avait trouvé un peu par hasard, m’avait-il expliqué). J’avais fait un commentaire, que j’écrirais différemment aujourd’hui. Voir : http://www.shanghai-litterature.com/VillageSousLaPluie.htm
Je l’avais proposé à quelques éditeurs français et italiens mais sans succès.
Il a su rester près d’une tradition littéraire chinoise et c’est l’intérêt de ses articles sur le sujet, j’ai perdu mes notes, j’en parle un peu ici, en fin de texte,http://aupolicierchinois.over-blog.com/article-de-la-litterature-des-affaires-judiciaires-au-policier-chinois-42536856.html