On a beaucoup parlé de cet écrivain ces dernières semaines. Son premier livre « There’s nothing I can do when I think of you late at night » a été publié il y a six mois dans la prestigieuse collection asiatique de l’Université de Columbia. Le livre a fait partie de la « long list » des meilleures traductions établie par l’Université de Rochester mais n’a pas été primé.
Un recueil de nouvelles qui a été traduit, en suédois, par Göran Malmquist, un membre de l’Académie Nobel qui a joué un rôle important dans l’attribution à Gao Xingjian du prix Nobel de littérature.
En français, une nouvelle « Jujube la sauvageonne », traduite par Noël Dutrait, est publiée dans la revue sur internet « Impressions d’Extrème Orient » que vient de lancer l’équipe « Littérature chinoise et Traduction » de l’Université de Provence (http://ideo.revues.org); plusieurs textes classiques sont disponibles ainsi qu’une nouvelle inédite de Su Tong.
Cao Naiqian est un personnage fort intéressant: né en 1949 dans un village du Shanxi, mineur puis ouvrier puis paysan. Depuis 1972, il est inspecteur de police à Datong, une des villes les plus polluées de Chine. Il commence à écrire à trente sept ans et nous parle de sa province, des villages troglodytes, des plateaux de loess jaunes et secs et surtout des habitants du village du clan Wen (où Cao a passé un an pendant la Révolution Culturelle).
Concision et même minimalisme, réalisme des évocations avec parfois une impression de répétition car dans cet environnement très primitif, tout tourne autour de la nourriture et du sexe.
C’est à juste titre que le traducteur John Balcom le rapproche d’un grand écrivain du Shanxi , Zhao Shuli (1906-1970) qui a glorifié les succès de la réforme agraire notamment dans « Le village de Sanliwan » (Pékin 1964, ELE). Le Shanxi n’a pas beaucoup changé mais Cao Naiqian nous épargne les commentaires parfois moralisateurs de son aîné.
Bertrand Mialaret