Si vous aimez Mo Yan, réjouissez-vous. Comme il nous l’avait annoncé dans son interview à Rue89 (30/8/2009), son roman « Frogs » vient d’être publié à Pékin. « Grenouilles », « Wa » en Chinois, se prononce comme Nu Wa, la déesse qui dans la mythologie chinoise a crée l’humanité; de plus la grenouille dans certaines provinces est le symbole de la fertilité.
Comme il le dit dans un interview à China Daily (8/1/2010), c’est un roman sur sa tante, qui a maintenant 76 ans, et qui était sage femme dans la province du Shandong, à Gaomi.
C’est surtout un livre sur la politique de l’enfant unique et les drames individuels qu’elle peut entraîner.
Chacun des cinq chapitres commence par une lettre écrite par le narrateur, un écrivain chinois, à un écrivain japonais, dont le père emprisonna la tante de Mo Yan pendant la guerre pour essayer de se saisir d’un membre de la famille, un docteur de la huitième armée .
L’écrivain japonais du roman reconnaît, contrairement à nombre de ses compatriotes, les atrocités de l’armée impériale en Chine. Mais, comme dit Mo Yan, il y a aussi des Chinois qui cherchent des responsabilités extérieures pour évacuer des tragédies comme la Révolution Culturelle qui concernent toute la population.
Eric Abrahamsen de paper-republic.org n’est pas enthousiasmé par le roman, très classique dans sa narration, très maîtrisé, peut-être trop et où l’on sent peu l’émotion que devrait provoquer un sujet aussi sensible.
Mo Yan, après « La dure loi du Karma », encore une fois se renouvelle avec un livre tout différent dont on attend la traduction avec impatience.
Bertrand Mialaret
PS: « Frogs » est maintenant traduit en Français.
Since you mention Eric’s opinion, why not gave a link to his comments so interested readers can see for themselves?
Agree, the link is there.
Cher monsieur Mialaret,
Longue vie à votre blog. Très intéressant! Je lirai attentivement. Et j’ajoute un «bravo» pour le nom anglais de votre page et tant d’anglais…. sinon je n’aurais vraiment pas tout compris. Notre langue française est si pauvre qu’il faut bien recourir à l’anglais, right?
Jules Nadeau (Montréal)
Merci de vos encouragements.
Je comprend votre réaction. Un des objectifs de ce blog est l’échange avec les sites anglophones et pour cela, il faut un titre anglais et une version anglaise du site (actuellement en construction et souffrant des erreurs de Google Translate…).
Ce n’est pas parcequ’en France on publie trois fois plus de littérature chinoise que dans le monde anglophone, qu’il faut vivre dans un splendide isolement. Comme dit un de mes professeurs, Anne Cheng, « l’autoroute Etats-Unis/ Chine » est un fait, il faut en tenir compte.