En Chine, Chi Zijian est un auteur célèbre pour ses nouvelles. Elle est le seul écrivain à avoir obtenu trois fois le prix Lu Xun. Trois bons recueils de nouvelles ont déjà été traduits en français. On peut donc se féliciter de la publication il y a quelques jours par les Editions Philippe Picquier de « Toutes les nuits du monde », deux récits traduits par Stéphane Lévêque avec le concours d’Yvonne André.
L’impossibilité de faire son deuil
La mort de son mari à la suite d’un accident a été dans la vie de Chi Zijian un événement essentiel. La mort est un élément du cycle de la vie dans un roman magnifique « The last quarter of the moon » malheureusement disponible seulement en anglais. Ce livre nous parle de la vie des Evenki, nomades éleveurs de rennes qui survivent difficilement le long de la rivière Argun, à l’extrême nord de la Chine, une région que Chi Zijian connaît bien pour y avoir passé les 17 premières années de sa vie.
Le deuil est un thème qui revient dans nombre de ses nouvelles et notamment dans l’une des plus belles « Voyage au pays des nuits blanches » publié par Bleu de Chine en 1997 dans le recueil « La danseuse de Yangge ».
« Toutes les nuits du monde » nous conte le voyage de la veuve d’un magicien dans une petite ville minière, près des sources chaudes du lac des Trois Monts où elle avait prévu de se rendre avec son mari. Des mines de charbon qui tuent mais où les autorités ne font « un rapport qu’à partir de dix morts; s’il ne sont que neuf à mourir, c’est comme si rien ne s’était passé » (p. 147).
Veufs et veuves tentent de vivre après un deuil et Chi Zijian déroule les thèmes qui lui sont familiers: surnaturel et magie, chant et musique, amour entre les personnages Lire la suite (un article de mars 2013 sur les nouvelles de Chi Zijian)
Hi there, Bertrand! Seems the link at the bottom of this piece is not quite right. Where do we go to « lire la suite »?