He Jiahong est un professeur de Droit Pénal à l’université Renmin de Pékin ; un professeur très connu mais aussi un auteur de bons romans policiers. J’avais eu la chance de le rencontrer à Pékin en mai 2008 et j’avais beaucoup apprécié sa personnalité. Lors de cet interview, il avait mentionné que les droits de « Crime de sang » avaient été achetés par Penguin alors que déjà quatre de ses romans avaient été publiés en France par les Editions de l’Aube.
Des délais de publication interminables:
Il était prévu que la traduction anglaise soit rendue en 2007. Un nouveau traducteur, Duncan Hewitt, un journaliste correspondant en Chine depuis 2002 pour la BBC puis pour Newsweek, a dû reprendre le travail.
Le roman a finalement été publié il y a quelques mois sous le titre « Hanging Devils ». C’est à mon sens son meilleur roman tant pour la qualité de l’intrigue que pour l’environnement, l’extrême nord de la Chine, le Heilongjiang, une région que l’auteur connaît particulièrement bien puisque parti comme « jeune instruit », il y restera huit ans dans une ferme. Il nous parle même des chasseurs Oroquen et Evenki, des nomades éleveurs de rennes auxquels Chi Zijian a consacré un beau roman « The last quarter of the moon » que Penguin a récemment publié.
En 1979, He Jiahong est admis à la Faculté de Droit de Renmin pour l’amour de sa future femme, un médecin dont les parents s’interrogeaient sur un fiancé sans formation universitaire. Il passera aussi plusieurs années aux Etats Unis et écrit sa thèse en anglais.
Il a une ouverture internationale que peu d’écrivains chinois possèdent. Sa pratique professionnelle a eu également un grand impact sur ses romans comme le montre un interview publié par The China Story.
Peut-être de nouveaux livres?
Ses cinq romans ont été publiés à Pékin en 1996-1997 et quatre d’entre eux en France de 2002 à 2005.Ils ont d’ailleurs été réédités en format poche en 2011.
Après quinze années consacrées à sa carrière de juriste, il recommence à s’intéresser activement à ses romans: il en a revu les textes et ils ont été publiés de nouveau en Chine. Il prépare avec Penguin la publication d’un deuxième roman en anglais, traduit par Emily Jones. Quant aux Editions de l’Aube, elles vont publier le mois prochain son cinquième roman « Crime impuni aux monts Wuyi », traduit comme les précédents par Marie Cantournet-Jacquet.
Lors de notre rencontre, il indiquait qu’il n’avait pas le temps d’écrire mais qu’il rassemblait des éléments pour… plus tard; dans des interviews récents, il n’exclut pas de nouveaux livres, d’autant qu’il a maintenant 60 ans et peut-être moins de pression professionnelle. Peut-être aussi plus de pression de ses lecteurs parmi lesquels le prix Nobel Mo Yan : « I find He’s crime thrillers very easy and interesting to read. As a legal expert, there is no flaw in the story and his rich life experience makes everything and every scene vivid. His writing teaches me how to make reading easy and fun”.
Bertrand Mialaret