Lao She est un de mes écrivains préférés, c’est dire que j’ai eu plaisir à lire ce petit livre quelque mois après la publication par le même éditeur de « La Philosophie de Lao Zhang ».
Les « Ecrits… » sont des articles de revues et de journaux, surtout de la période 1934-1939, mais avec un bon texte de 1959 sur les chats, son animal préféré. De nombreux articles autobiographiques sur sa famille, ses enfants, sa jeunesse, sa mère, son oncle…qui illustrent le caractère heureux d’un individu avec qui l’on aurait eu plaisir à boire un verre ou deux ou …trois, cela ne lui faisait pas peur même s’il reconnaissait qu’il ne tenait pas très bien la boisson.
D’autres textes évoquent son amour pour Pékin : « en automne, c’est à Pékin qu’il faut vivre. Je ne connais pas le paradis mais, en me fondant sur ma propre expérience, je peux affirmer que l’automne à Pékin est le paradis ».
Quelque courtes nouvelles sont des bijoux notamment « Le petit moineau », attaqué par un petit chat, ou « Quand on a des enfants ».
La traduction est de Claude Payen (qui a traduit cinq livres de l’auteur) relue par un grand spécialiste de Lao She, Paul Bady, professeur émérite de littérature chinoise à Paris VII. Paul Bady a traduit et préfacé de nombreux ouvrages de Lao She et a beaucoup œuvré pour le faire reconnaître.
Les « Ecrits…» ne comportent pas de texte vraiment intéressant sur la littérature. On peut regretter que « La vieille carriole » de Lao She, « Essai autocritique sur le roman et l’humour » (PUF 1974) soit quasiment introuvable et n’ait pas été réédité. Dans ce livre, Lao She nous explique comment il a écrit ses principaux romans en s’attardant sur l’humour, les personnages, la langue et le style. Et Paul Bady, en 90 pages, fait une étude passionnante de la vie et de l’œuvre de l’auteur.
Bertrand Mialaret
(1) Lao She « Ecrits de la maison des rats », traduit par Claude Payen. Editions Philippe Picquier, 2010, 125 pages, 14,50 euros.
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