« Paper Republic » , depuis 2007, est un forum de traducteurs anglophones vivant en Chine, en Grande Bretagne et aux Etats Unis, permettant d’échanger des nouvelles, des opinions sur la littérature chinoise et ses auteurs ainsi que sur les moyens de faciliter les contacts et les publications entre la Chine et le reste du monde.
Il s’agit de promouvoir la littérature chinoise à l’étranger en organisant des évènements littéraires, en publiant des informations, des critiques et des traductions à destination des maisons d’édition. Les bases de données de « Paper Republic » sur les écrivains, les traducteurs et les traductions sont tout à fait considérables et le site publie quotidiennement plusieurs articles ou liens. « Paper Republic » édite aussi la revue littéraire « Pathlight » en partenariat avec le « People‘s Literature Magazine ».
Le programme « Read Paper Republic » est unique; tous les jeudi, pendant un an, le site publie gratuitement la traduction d’une nouvelle (ou d’un essai) par un écrivain chinois contemporain. Des écrivains parfois peu connus et peu traduits, n’ayant souvent publié que quelques nouvelles; cela peut donner des idées aux éditeurs hors de Chine mais cela crée aussi un buzz sur les réseaux sociaux autour de la littérature chinoise. Ce projet est piloté par Dave Haysom et Eric Abrahamsen à Beijing et en Grande Bretagne Nicky Harman et Helen Wang.
- A Yi – «Who’s speaking please?”, traduit par Michelle Deeter.
Deux amants, il est très amoureux, il lui téléphone, elle est nerveuse et n’est pas seule…
A Yi, un ancien policier, a 40 ans. Son roman, dont on a déjà parlé, « A perfect crime », est traduit en anglais et le sera en français aux Editions Stock dans un an.
- Li Juan – « The road to the weeping spring », traduit par Lucy Johnston.
Une source dans le désert, près d’une route; un couple ouvre un restaurant puis un hôtel; le trafic de camions augmente mais bientôt une nouvelle route est ouverte…
Li Jua, a 36 ans, elle vit dans l’Altaï du Xinjiang et essaie en tant que chinoise Han de comprendre les traditions des Kazakh. Elle vit en marge du système littéraire chinois. On peut se demander si le soutien dont elle bénéficie, n’est pas en partie d’origine politique pour prouver qu’il peut y avoir des relations « harmonieuses » dans le Xinjiang. C’est un peu le même sentiment que l’on a quand on lit « English » de Wang Gang » (P. Picquier- 2008).
- Yerkex Harmanbek- « Painless », traduit par Roddy Flagg.
Ecrivaine d’ethnie kazakh, née au Xinjiang en 1961.
Intéressante nouvelle; une petite fille de trois ans est aimée et bien traitée par ses parents. Elle s’empare d’un couteau et se blesse à la main sans crier; elle ne sent pas la douleur. Elle suce ses doigts quand elle a faim mais elle va en manger un ! Les médecins sont impuissants. Sa mère se reproche ses fautes et notamment une brève aventure avec un homme marié…
- Deux nouvelles de Dorothy Tse :
Dorothy vit à Hong Kong, elle était l’un des deux écrivains invités au symposium de Leeds sur la jeune littérature chinoise. Elle est professeur dans le département de langue chinoise et littérature à l’université chinoise de Hong Kong.
« Bridges », traduit par Nicky Harman,
« Regurgitated », traduit par Karen Curtis.
Un recueil de 13 nouvelles « Snow and Shadow » a été traduit par Nicky Harman et publié en mai 2014.
* Zhu Yue « The death of Zernik », traduit par Dave Haysom:
Né en 1977 à Pékin, juriste après des études universitaires, puis rédacteur, Zhu Yue commence à écrire en 2004 des nouvelles et des textes philosophiques.
Dave Haysom vit à Pékin après ses études à l’université de Leeds en 2007. Il est maintenant rédacteur en chef de « Pathlight » , une revue littéraire trimestrielle de traductions de littérature chinoise et d’essais. Il est responsable du projet « Lisez Paper Republic » et est également professeur d’anglais.
Zernik est le témoin d’un assassinat, il connaît la victime et le meurtrier. Sa déposition est contestée par un autre témoin qui le provoque en duel. Son opposant est un spécialiste du pistolet. Une voyante prédit sa mort…
Dave Haysom a traduit une autre nouvelle de Zhu Yue « Nivellan’s gift » (sur son blog www.spittingdog.net .Un conte philosophique: un roi pour choisir un successeur entre ses trois fils leur donne un an pour lui rapporter un cadeau. Le premier trouve un cristal extraordinaire, le second une superbe jeune femme aux pouvoirs magiques; quant au troisième…
Cette variété d’écrivains et de textes est très stimulante. On poursuivra par des analyses d’auteurs plus connus tels Yan Ge et Zhang Yueran entre autres.
B. Mialaret